L'espoir de retrouver une vie normal
Le 7 janvier 2021, Docteur Céline Moretto, présidente de la commission médicale d’établissement, et chef du pôle urgences et médicotechnique du GHAM, est la première professionnelle de santé à se faire vacciner au sein de l’établissement. Elle est persuadée qu’une vaccination en masse sera la clé pour retrouver une vie à peu près normale.
Pourquoi avez-vous choisi d’être vaccinée contre la Covid-19 ?
En tant que professionnel de santé éligible à la vaccination, j’ai choisi de me faire vacciner d’abord pour éviter de l’attraper et de devoir m’arrêter de travailler. Ensuite, parce que je ne veux pas être un danger pour mes patients, mes collègues ou mon entourage. Je n’ai pas tellement peur pour moi, je ne suis pas un sujet à risque mais tout est possible. J’ai pu voir des collègues développer des formes graves nécessitant une hospitalisation sans être particulièrement à risque. Ils ont eu beaucoup de mal à s’en remettre.
Comment se déroule une vaccination ?
Il suffit d’avoir une prescription médicale et de prendre rendez-vous. Le médecin vérifie l’absence de contre-indication et l’éligibilité. Lors de la vaccination, l’infirmière contrôle les constantes (tension et température), dilue le produit et l’injecte. Ensuite, la personne reste sous surveillance pendant 15 min. De mon côté, j’ai ressenti dans la nuit une douleur au point d’injection. Sinon, vraiment aucun symptôme, même moins que pour la vaccination antigrippe. Cette vaccination n’est pas dangereuse, à priori il n’y a pas de risque. Nous avons des doutes sur l’efficacité concernant la contagiosité, et sur la durée de protection mais il n’y a pas de danger à se faire vacciner. J’ai lu des publications scientifiques concernant le mode de fabrication, le mode d’action, etc. et je suis vraiment convaincue que c’est un vaccin sûr.
D’après vous, quels sont les bienfaits de la vaccination ?
Plus il y a de vaccinés, plus on peut considérer qu’il y a un faible risque de développer des cas en masse. A partir d’un certain seuil de personnes immunisées, le reste de la population est protégé. C’est de cette façon que nous arrivons en général à faire disparaitre des maladies épidémiques, même si 100% de la population n’est pas vaccinée. Les personnes vaccinées se protègent, et protègent les non vaccinés, et ceux qui ont des risques de développer des formes graves tels que les résidents en EHPAD. L’objectif est de réduire la circulation du virus afin d’arrêter de consacrer toutes les forces du pays à la lutte contre la covid-19. Nous pourrions nous occuper davantage des patients atteints de pathologies chroniques et qui ne sont pas venus se faire soigner à l’hôpital, par peur de monopoliser les soignants, par peur d’attraper le virus ou en raison de difficultés à obtenir un rendez-vous.
Quel message souhaitez-vous transmettre à vos collègues et à la population ?
J’encourage tout le monde à se faire vacciner afin de retrouver un semblant de vie normale et ne plus vivre dans cette inquiétude permanente. La situation pèse sur le moral de chacun d’entre nous. La vaccination est à la fois un geste citoyen et un geste égoïste tout à fait légitime : se protéger et protéger les autres. Enfin, c’est permettre à notre système de santé de fonctionner efficacement en s’occupant de toutes les personnes qui en ont besoin. Notre mission, c’est de soigner tous les patients.